Couture pour la chambre verte

Quand il s'agit de coudre à la machine, j'ai toujours eu une nette tendance à la procrastination. Mais je me soigne et désormais j'essaie de m'occuper dans la foulée des finitions/montages de mes broderies. Cela n'a donc pas toujours été le cas et j'ai encore quelques broderies qui traînent en attendant leurs finitions.

Mais il y a aussi des projets pure couture qui font de vieux os dans le fond des armoires. J'avais acheté il y a plus de vingt ans qui traîne depuis des lustres (une époque où j'étais très velléitaire, vous verrez dans quelques jours un autre projet dessus de lit 😉), j'avais donc acheté un joli tissu nommé "Cassandre", dessiné par Elizabeth Garouste et Mattia Bonetti pour Bouchara pour faire un cache-sommier pour la chambre d'amis.

J'ai rangé le tissu dans l'armoire aux tissus pour qu'il ne s'abîme pas et il y est resté plus de vingt ans. C'était pourtant un joli poème de Ronsard qui y était mis en scène. Je l'ai ressorti il y a quelques semaines pour que sa vue me fasse culpabiliser et ça n'a pas raté, je me suis lancée.

L'affreux sommier tapissier a pris un bel habit.

Comme il me restait du tissu et qu'il n'était pas question que je le range à nouveau au fond de l'armoire, j'ai cousu dans la foulée des dessus plus décoratifs que ceux d'origine pour les grands tiroirs fourre-tout que je glisse sous le petit lit dans la même chambre.

Le coupon avait encore un peu de ressources. Souhaitant rajouter une étagère en pin dans l'armoire où je range le linge de maison sur de belles étagères en chêne, plutôt que de la peindre ou la vernir, je suis allée au plus rapide et je lui ai fait une couverture dans ce même tissu.

Je n'étais pas encore arrivée tout à fait au bout du coupon. Alors j'ai cousu deux corbeilles rigidifiées l'une par du Jeffitex,

l'autre par une mousse fine (3 mm) récupérée dans un emballage.

Il a tout de même fallu que je rajoute un peu de tissu jaune uni (récupération d'une nappe damassée qui a déjà servi à doubler la nappe aux étoiles en hexagones).

Et voilà ! Tissu épuisé comme la couturière qui n'en avait jamais fait autant d'une seule traite.